La
photo est une passion qui m’a pris dès l’age
de 14 ans. J’ai commencé avec un « Brownie
» Kodak au format 6X6 qui utilisait la pellicule 120,
c’était appareil rudimentaire : Un boitier en
plastique, une optique fixe sans mise au point, deux diaphragmes
seulement et un viseur loupe de poitrine.
Je faisais les brocantes pour dénicher les vieux appareils
à soufflet. Certains avaient des obturateurs assez
performant avec des vitesses allant jusqu’au 250ème
mais c’était rare que l’objectif, le soufflet
et l’obturateur soient tous en bon état.
Mon premier vrai appareil photo a été un boitier
24X36 Foca (on en trouve encore chez les collectionneurs).
C’était pour moi la « Rolls » : Je
découvrais le levier d’armement, une optique
de qualité qui ouvrait à F 2,8, une bague de
diaphragmes, un obturateur central performant allant jusqu’au
500ème et une bague de mise au point précise
et douce. Mais ce n’était pas encore un réflex
. A l’époque je faisais surtout des photos de
famille en noir et blanc et des paysages près de chez
moi du coté d’Arcachon.
Mon premier réflex fut un Edixa. J’explorais
avec gourmandise les nouvelles possibilités de contrôler
la profondeur de champ et les cadrages précis. Certes
la qualité du dépoli était très
médiocre. En même temps je dévorais tous
les livres traitant de la photographie que je pouvais m’acheter.
Je passais plus tard à l’Exacta avec son levier
d’armement à gauche dont je me débarrassais
assez vite car je le trouvais trop lourd. J’aurais du
le conserver, c’est maintenant une pièce de collection
recherchée.
Le « déclic », si je peux dire, fut vraiment
l’acquisition de mon premier Pentax Spotmatic et ses objectifs
de qualité à vis facilement interchangeables. J’optais
pour un 35mm, un 50mm et un petit télé de 105mm. A
ce moment, je commençais à m’intéresser
sérieusement à la couleur. J’étais fasciné
par les photos de Ernst HAAS et sa vision de la lumière.
C’était l’époque des diapos au Kodachrome
et à l’Ektachrome. J’essayais les pellicules
infra-rouge, la solarisation, bref je « m’éclatais
».
Je suis passé ensuite au Pentax Spotmatic II dont la
cellule était plus précise. J’essayais
quelques Zooms mais sans suite car ils étaient lourds
et de piètre qualité. Même aujourd’hui
où les Zooms se sont imposés grâce aux
progrès considérables de l’optique, je
reste un adepte des optiques fixes.
J’ai gardé mon Spotmatic II quinze ans…
et je suis devenu Nikoniste en 1989. Mon premier Nikon a été
le célèbre 801 qui a fait date dans le monde
du Réflex. Pour moi, c’était une «
usine à gaz » ! J’ai mis plusieurs semaines
pour commencer à maitriser le bête ! Je l’ai
toujours, il est en parfait état mais je ne l’utilise
plus.
En 1995, j’ai fait l’acquisition d’un F4
d’occasion. Ce boitier, je le regrette encore. C’était
un tank indestructible. Je l’ai « trimbalé
» sur les pistes africaines, en bateau, partout ! Les
expositions étaient toujours parfaites, équilibrées.
Je m’en suis séparé pour faire un petit
tour dans le monde du moyen format mais je n’avait pas
réalisé le poids de ces appareils et de leurs
optiques. Certes le piqué est fabuleux mais la profondeur
de champ est moindre et en voyage c’est quasiment intransportable
dans le fouretout.
Après un an je suis revenu au 24X36 avec le Nikon F6
qui me rappelle en moins « rustique » le F4. Je
n’ai que des optiques fixes : 20mm, 35mm, 50mm, 180mm,
tous Nikon AFD, et un 90 macro Tamron qui est bien mais ne
vaut pas le 100mm Macro de Nikon. J’ai aussi de vielles
optiques dont je n’arrive pas à me séparer
: un fabuleux Nikkor macro 55mm à mise au point manuelle
et une curiosité : Un télé à miroir
Tamron de 350mm.
Et le numérique ? me direz vous. Professionnellement
c’est irremplaçable, j’utilise un coolpix
qui reste au bureau pour les acquisitions de documents professionnels
et leurs gestion dans les fichiers informatiques. Pour moi,
c’est un instrument de travail, non de plaisir. Bien
sur, j’ai « craqué » pour un D80
car il offre un bon compromis « qualité de capteur-prix
» mais je m’en sert essentiellement pour les photos
de famille.
Je sais qu’avec les logiciels de retouche on peut donner
libre court à son imagination et sa créativité
mais je préfère l’argentique. La pellicule
fixe une fois pour toute (même si on peut maintenant
changer le cliché final) la vision du photographe.
J’aime la réponse de ce photographe professionnel
à qui on demandait « avec quel appareil avez-vous
fait ces photos ? », il avait dit « avec mes yeux
! ».
Dans ce site, j’ai mis en toute modestie ce que mes
yeux ont vu. Tout n’est pas excellent, loin s’en
faut, mais je l’ai fait simplement pour partager la
passion de l’image avec d’autres passionnés.
Si seulement un seul cliché vous plait ce sera un partage
réussi.